Riccardo Petrella, né le 5 août 1941 à La Spezia, est un politologue et économiste italien, titulaire d’un doctorat en sciences politiques et sociales de l’université de Florence (Italie). Il est enseignant dans de nombreuses universités et à partir de 2003 et initiateur de l’université du Bien Commun dont les travaux à titre expérimental ont débuté en Italie (Faculté de l’eau) et en Belgique (Faculté de l’altérité).
Ses prises de position plus générales contre la marchandisation du monde et pour la défense du bien commun contre la privatisation des ressources vitales pour l’homme(l’eau en particulier), ou encore du revenu d’existence accordé à tous les citoyens sans conditions, en font au début du xxie siècle une des figures emblématiques de l’altermondialisme.
Actions autour de la thématique de l’Eau :
Dans les années 1990, R. Petrella s’implique fortement dans la protection de l’eau, d’abord autour de l’idée d’un Manifeste mondial de l’eau (initiative du Groupe de Lisbonne fondé par lui même en 1991 et de la fundaçào Mario Soares, soutenue par le Comité Promoteur mondial pour le contrat de l’eau, présidé par Mario Soares et réunissant des responsables africains, sud-américains, asiatiques et d’Europe de l’Ouest), qui pose comme principe que l’eau est un bien commun, qu’elle relève de la citoyenneté, de l’écocitoyenneté et de la démocratie, et en particulier que « Toute politique de l’eau implique un haut degré de démocratie au niveau local, national, continental, mondial »
Il a proposé un Contrat mondial de l’eau reposant sur le principe que l’eau appartient à tous les habitants de la terre et qu’elle leur est – comme l’air – vitalement nécessaire (humains et non-humains). Le contrat proposé par Petrella a un double objectif :
- un accès de base à l’eau pour tous et chacun
- une gestion solidaire et soutenable de l’eau.
Dans les années 2000, il estime que le monde est victime d’une mystification mondiale initiée par les lobbies industriels de l’eau, et en particulier par de grandes entreprises françaises de l’eau. Elles ont convaincu la banque mondiale et les gouvernements qu’il n’y a que l’argent qui commandera un comportement rationnel des individus, et que donner un prix à l’eau et la privatiser était un moyen de mieux la gérer et la protéger.
De juin 2005 à décembre 2006, il a été président de l’aqueduc des Pouilles (Italie).
En 2009, Petrella propose donc aux citoyens de rédiger collaborativement un mémorandum (ou protocole, ou pacte mondial pour l’eau, que le Parlement européen accepte d’accompagner), qui ne serait pas une obligation mais une forme de programme citoyen, devançant celui des gouvernements qui peinent à s’accorder sur cette question (il existe une convention mondiale sur la biodiversité et une convention et un protocole sur le climat, mais non sur l’eau, les sols ou la forêt).
Petrella en appelle aussi aux dirigeants et responsables : « faire la paix avec l’eau ». Il propose une nouvelle « souveraineté partagée et responsable » vis-à-vis de l’eau et des ressources naturelles.
Quelques livres :
- Le Manifeste de l’eau (1998)
- Désir d’humanité : Le droit de rêver (2004) Pour une nouvelle narration du monde (2007).