Conclusion: Comprendre les relations entre l’Eau et le Climat

Il existe une forte corrélation entre l’eau et le climat. Le climat a une influence sur l’eau puisque la disponibilité en eau est déterminée par des phénomènes saisonniers. Réciproquement, la gestion de l’eau par l’Homme influence les phénomènes climatiques puisque l’Homme tend, par ses pratiques, à perturber l’équilibre naturel des cycles de l’eau qui participent aux phénomènes climatiques.

climat et eau

L’exploitation de la ressource en eau n’est pas sans conséquence sur sa qualité et sa durabilité. En plus de perturber qualitativement la ressource en eau (pollution), l’Homme déplace de très grandes quantités d’eau temporellement et spatialement.

Le nouveau paradigme de l’eau met en évidence que la gestion de l’eau par l’Homme et son emprise sur les écosystèmes perturbe l’équilibre naturel des cycles de l’eau.

Cherchant à contrôler et à exploiter à son maximum cette ressource, l’Homme impacte le climat. L’eau est une ressource difficilement renouvelable (temps de résidence parfois long), vitale et largement répandue dans nos usages et pratiques. Elle est répartie de manière inégale sur notre planète et nous tendons à renforcer ces inégalités en appauvrissant la ressource dans certains réservoirs (ex : eau souterraine) et en enrichissant d’autres réservoirs (océans par exemple). Par exemple, M. Kravcik estime que la quantité d’eau présente sur les continents n’est pas la même que la quantité d’eau présente dans ce même réservoir avant l’apparition de l’Homme.

A l’heure actuelle, nous ne savons pas la quantité d’eau non glaciaire qui contribue à la hausse des océans. Cependant, il est estimé qu’un accroissement de seulement 1% par an du volume d’eau déversé dans les fleuves et s’écoulant vers les océans aboutirait au bout de 100 ans à une hausse de 10 cm des océans.

En outre, les milliers de mètres cubes d’eau que nous utilisons et les aménagements de notre territoire (qui favorisent le ruissellement de l’eau et la destruction de la nature) contribuent à la disparition de l’eau dans certains bassins et donc à son non renouvellement.

La variabilité climatique, sécheresse, inondations… est un produit de l’Homme provoquée en partie par la gestion de l’eau. Aujourd’hui, ce sont les services éco systémiques qui sont mis à mal par l’Homme avec la perturbation des cycles de l’eau et autres.

Nous appelons par services éco systémiques les bénéfices que les humains retirent des écosystèmes sans avoir à agir pour les obtenir. Par exemple, les zones humides sont des milieux qui rendent des services éco systémiques (réserve de biodiversité, épuration naturelle de l’eau, recharge de la nappe phréatique). La maîtrise des usages de l’eau et la minimisation des aménagements du territoire semblent être la solution la plus viable pour revenir à des cycles de l’eau équilibrés. Pour limiter nos impacts sur l’eau, il est nécessaire de multiplier des politiques et des actions visant à protéger localement la ressource (exemple : réglementation, taxes, financement, sensibilisation, etc.).

C’est en agissant au niveau local que nous pouvons espérer faire changer le global. Avec une gestion adaptée de l’eau et du territoire, nous pouvons freiner le réchauffement climatique. Nous comprenons que les phénomènes liés au changement climatique sont complexes et interdépendants. Il est nécessaire d’alimenter nos recherches sur le climat avec des études d’impacts cumulés (CO2 et autres facteurs) pour envisager le plus largement possible toutes les solutions à nos échelles locales. Nous pourrons ainsi, non seulement réduire les effets du réchauffement climatique mais aussi nous y adapter.

Les processus impulsés par l’ONU tel que celui de la COP21 nous semblent trop sectoriels puisque concentrés sur le CO2. Ces négociations doivent s’élargir aux autres biens communs de l’humanité qui sont mis à mal par l’action de l’Homme : l’eau, l’air, les forêts, les coraux… Nous oublions trop souvent que l’Homme est composé à 60% d’eau.

Des solutions peuvent être adoptées à notre échelle comme le montre les exemples présentés dans le chapitre suivant. Nos manières de penser et d’agir doivent être revues pour atténuer les effets du changement climatique et adapter nos modes de vie. De nombreuses actions issues d’acteurs divers proposent des solutions alternatives pour vivre autrement et s’adapter à l’environnement.

Au delà de l’adoption de pratiques plus environnementales, il s’agit aussi de réinterroger notre manière de concevoir et gérer les ressources. Le monde de l’eau, comme d’autres secteurs (énergie, transport, déchets) a besoin aussi de cette remise enquestion.

Il s’agit bien de redonner du crédit à une gestion publique de l’eau, démocratique, transparente pour répondre efficacement à nos besoins sociaux et aux défis écologiques. Repenser l’organisation territoriale, favoriser la participation du citoyen, impliquer l’ensemble des usagers, mettre en place des nouvelles tarifications à la fois sociales et écologiques : autant d’actions qui participeront à la réussite globale.

Le petit manuel de l'eau bien communD’ailleurs, les solutions locales qui sont présentées dans les fiches actions exemplaires intègrent le plus souvent ces questions-là. Ce sont souvent des SCOP Sociétés Coopératives, des associations, des rassemblements de citoyens qui, en plus de mettre en œuvre des pratiques innovantes et écologique, expérimentent des nouvelles manières de s’organiser en mobilisant la solidarité et le partage.

Et c’est aussi grâce à cela que nous luttons contre la logique dominante de privatisation et de marchandisation pour avancer vers l’objectif de l’eau bien commun !

Pour télécharger la version complète du petit manuel de l’eau est du climat qui retrace ce cursus en ligne, cliquez >>>ICI

Pour aller plus loin dans cette analyse, vous pouvez également consulter l’EXPOSITION EAU ET CLIMAT en cliquant >>>ICI

Vous pouvez également télécharger le livret de plaidoyer Eau et Climat réalisé par la Fondation France Liberté en cliquant >>>ICI

Nous vous invitons également à suivre le cursus pédagogique réalisé par le Global Development And Environment Institute sur L’Économie et la Politique de l’Eau qui revient en partie sur les grands thèmes abordés dans ce module pédagogique. Pour voir tous les modules qui sont réalisés pas cette institut, cliquez >>>ICI

Retrouvez également la page de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne sur le changement climatique et l’eau en cliquant >>>ICI

 

Riccardo Petrella

Riccardo Petrella, né le 5 août 1941 à La Spezia, est un politologue et économiste italien, titulaire d’un doctorat en sciences politiques et sociales de l’université de Florence (Italie). Il est enseignant dans de nombreuses universités et à partir de 2003 et initiateur de l’université du Bien Commun dont les travaux à titre expérimental ont débuté en Italie (Faculté de l’eau) et en Belgique (Faculté de l’altérité).

Ses prises de position plus générales contre la marchandisation du monde et pour la défense du bien commun contre la privatisation des ressources vitales pour l’homme(l’eau en particulier), ou encore du revenu d’existence accordé à tous les citoyens sans conditions, en font au début du xxie siècle une des figures emblématiques de l’altermondialisme.

Actions autour de la thématique de l’Eau : RP

Dans les années 1990, R. Petrella s’implique fortement dans la protection de l’eau, d’abord autour de l’idée d’un Manifeste mondial de l’eau (initiative du Groupe de Lisbonne fondé par lui même en 1991 et de la fundaçào Mario Soares, soutenue par le Comité Promoteur mondial pour le contrat de l’eau, présidé par Mario Soares et réunissant des responsables africains, sud-américains, asiatiques et d’Europe de l’Ouest), qui pose comme principe que l’eau est un bien commun, qu’elle relève de la citoyenneté, de l’écocitoyenneté et de la démocratie, et en particulier que « Toute politique de l’eau implique un haut degré de démocratie au niveau local, national, continental, mondial »

Il a proposé un Contrat mondial de l’eau reposant sur le principe que l’eau appartient à tous les habitants de la terre et qu’elle leur est – comme l’air – vitalement nécessaire (humains et non-humains). Le contrat proposé par Petrella a un double objectif :

  • un accès de base à l’eau pour tous et chacun
  • une gestion solidaire et soutenable de l’eau.

Dans les années 2000, il estime que le monde est victime d’une mystification mondiale initiée par les lobbies industriels de l’eau, et en particulier par de grandes entreprises françaises de l’eau. Elles ont convaincu la banque mondiale et les gouvernements qu’il n’y a que l’argent qui commandera un comportement rationnel des individus, et que donner un prix à l’eau et la privatiser était un moyen de mieux la gérer et la protéger.

De juin 2005 à décembre 2006, il a été président de l’aqueduc des Pouilles (Italie).

En 2009, Petrella propose donc aux citoyens de rédiger collaborativement un mémorandum (ou protocole, ou pacte mondial pour l’eau, que le Parlement européen accepte d’accompagner), qui ne serait pas une obligation mais une forme de programme citoyen, devançant celui des gouvernements qui peinent à s’accorder sur cette question (il existe une convention mondiale sur la biodiversité et une convention et un protocole sur le climat, mais non sur l’eau, les sols ou la forêt).

Petrella en appelle aussi aux dirigeants et responsables : « faire la paix avec l’eau ». Il propose une nouvelle « souveraineté partagée et responsable » vis-à-vis de l’eau et des ressources naturelles.

Quelques livres :

  • Le Manifeste de l’eau (1998)
  • Désir d’humanité : Le droit de rêver (2004) Pour une nouvelle narration du monde (2007).

Rajendra Singh

rajendraRajendra Singh est né en 1959 en Inde, dans l’État du Rajasthan. Son père est un agriculteur. L’état du Rajasthan est le plus grand État de l’Inde situé près de la frontière avec le Pakistan dans le côté ouest. L’état peut être divisé en deux parties: une partie est aride au nord-ouest du désert du Thar et l’autre plus fertile de la vallée de Chambal. La chaîne de montagnes Aravalli forme une frontière naturelle entre ces deux parties.

L’économie repose sur le tourisme et l’agriculture (coton, tabac, blé). L’industrie est textile à base et à base minérale (ciment, zinc, marbre). Cette région de l’Inde est le plus sec en Inde: Il ne peut pas pleuvoir plusieurs années consécutives. La région a souffert de la sécheresse, les incendies, les inondations et les cyclones. Mais, les sécheresses ci-dessus (1988 et 2009) et les incendies qui ont fait le plus de dégâts dans cette région.

Après avoir terminé ses études en médecine traditionnelle, Rajendra Singh revient dans sa région natale afin de pratiquer la médecine traditionnelle. Mais, rapidement, il comprend que développer l’accès à l’eau est la meilleure façon d’aider les gens. les personnes souffrant d’un manque d’eau potable, la sécheresse et la dégradation des terres et des rivières.

Rajendra Singh utiliser une technique traditionnelle et abandonnée pour stocker l’eau de pluie et de recharger les eaux souterraines; johads. Ce genre de barrages construits avec de l’eau de terre et de pierres fournies et la recharge des eaux souterraines merci infiltration. Cela permet d’éviter les inondations et les glissements de terrain parce que les fortes pluies de mousson et le ruissellement limité. Merci de cette technique permet une auto purification de l’eau.

12321548_10206777991306691_2357170871846603081_nAu cours des vingt dernières années, son organisation Tarun Bharat Sangh (TBS) a construit plus de 12.000 johads, a apporté de l’eau de retour à plus de 1000 villages et relancé cinq rivières dans le Rajasthan. Mais l’aspect le plus novateur de ces initiatives est que l’association mobilise des techniques que les villageois sont au cœur des projets et participent à la construction de johads. Les structures exigent beaucoup de main-d’œuvre pour leur construction et leur entretien. Cela a contribué à créer des emplois et une nouvelle dynamique dans les villages précédemment abandonnées en raison de la dégradation des sols et l’appauvrissement de l’agriculture. Mais l’aspect le plus novateur de ces initiatives est que l’association mobilise des techniques que les villageois sont au cœur des projets et participent à la construction de johads. Les structures exigent beaucoup de main-d’œuvre pour leur construction et leur entretien. Cela a contribué à créer des emplois et une nouvelle dynamique dans les villages précédemment abandonnées en raison de la dégradation des sols et l’appauvrissement de l’agriculture. Les johads ont permis de retrouver une qualité du sol, de promouvoir un renouveau dans l’agriculture locale, pour réapparaître les forêts et les plantes qui fournissent du bois de chauffage et de limiter les incendies et les inondations. Les résultats sont donc plus large que l’accès à une eau de qualité. L’implication des villageois a aidé la structure dans chaque village des comités locaux qui prennent des décisions pour la ville. Les gens ont acquis de la confiance pour faire valoir leurs revendications au gouvernement et à résister aux administrations corrompues: les enseignants pour les écoles, l’amélioration de l’accès aux soins …

Pour en savoir plus :

Quartz magazine : http://qz.com/367875/an-ancient-technology-is-helping-indias-water-man-save-thousands-of-parched-villages/

SIWI (Stockholm International Water Institute) :

http://www.siwi.org/prizes/stockholmwaterprize/laureates/2015-2/

Wikipedia :

https://en.wikipedia.org/wiki/Rajendra_Singh

https://en.wikipedia.org/wiki/Johad

http://www.hydratelife.org/?page_id=935

Climate news network :

http://climatenewsnetwork.net/water-man-of-india-makes-rivers-flow-again//

Alternet magazine :

http://www.alternet.org/story/14953/water-harvesting_in_india_transforms_lives

Nathalie Seguin

nathalie seguinDepuis 2005, Nathalie Seguin est la coordinatrice de Freshwater Action Network Mexique (FanMex). Réseau de la société civile basée au Mexique qui tend à renforcer des organisations dans le but de construire un plaidoyer autour de la politique locale et nationale de l’eau à différents niveaux. Il vise à promouvoir les droits à l’eau et à l’assainissement et à améliorer la gestion de l’eau.

En 2010, suite à la reconnaissance du droit humain à l’eau et à l’assainissement des Nations Unies, le Mexique, pays où 37% de la population n’a pas accès à un système sanitaire décent, inclut ce droit dans l’article 4 de sa constitution en 2012.

« Toute personne a droit à l’accès, la disposition et l’assainissement de l’eau pour la consommation personnelle et domestique de façon suffisante, salubre, acceptable et abordable. L’État garantira ce droit et la loi définira les bases, appuis et modalités pour l’accès équitable et durable des ressources hydriques, en établissant la participation de la fédération, des entités fédératives et des municipalités ainsi que la participation des citoyens pour la réalisation de tels objectifs… ».

C’est ainsi que, sur la base de cette modification constitutionnelle, les différents secteurs de la société civile mexicaine (ONG, communauté scientifique et représentants de la gestion communautaire de l’eau) ont déposés une proposition citoyenne de loi afin d’instaurer une gestion collective et citoyenne de l’eau, mettant au centre le droit humain à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.

L’idée de cette loi est de proposer un changement du paradigme de l’eau qui respecte et restaure le cycle de l’eau tout en permettant un développement économique en respect des communauté et de l’environnement.

Les différents acteurs de la société devront se co-responsabiliser. Les citoyens deviendront plus vigilant à comment les politiques publics sont développées et mise en œuvre. Et le secteur agricole et industriel se responsabiliseront quant à leur utilisation de l’eau et à la quantité de polluants qu’ils utilisent dans leur système. Par exemple, la loi propose que ces derniers recyclent eux-mêmes leur eau. Le fait qu’ils réutilisent leur propre eau va automatiquement les inciter à réduire l’utilisation de produits chimiques difficiles à traiter.

NS carteA l’heure d’aujourd’hui, face au manque de volonté du gouvernement mexicain, vis à vis de la proposition de loi, le FanMex avec d’autres organisation vont à la rencontre des décideurs, des médias et de la population pour les informer sur l’existence de cette proposition de loi citoyenne et pour connaitre leur point de vue afin d’évaluer la pertinence de cette dernier et ainsi avoir le plus de chance possible d’être votée.

Sources :

  • http://www.france-libertes.org/Un-projet-sur-la-gestion-de-l-eau.html
  • http://www.forumsocial.info/spip.php?article508
  • http://www.coalition-eau.org/wp-content/uploads/Compte-rendu-Atelier-Eau-et-Energie.pdf

Michal Kravcik

MichMichael Kravcikal Kravčík est né le 3 Février 1956, c’est un hydrologue de nationalité Slovaque.

Il a reçu le Prix Goldman pour l’environnement en 1999, grâce à son initiative pour stopper la réalisation de projets de barrages destructeurs en Slovaquie, et ce en proposant des alternatives démocratiques, telles que les petits barrages, la gestion décentralisée de l’eau et la restauration des terres agricoles. Il disait: «Gagner le Prix Goldman a stimulé ma vie, longtemps dévouée aux problèmes de l’eau tant au niveau nationale qu’internationale. Le Prix Goldman a été comme une graine à partir de laquelle un organisme vital a été créé ” en 1999.

Michal Kravcik est un membre fondateur et président de l’ONG peuple et eau. Il encourage les programmes de gestion durables des bassins fluviaux en Slovaquie, «L’eau pour le troisième millénaire” et les alternatives bleues.

Publications:

  • “New Water Paradigm – Water for the Recovery of Climate” (2007)
  • “The Substantial Role of Water in the Climate System of the Earth” with Jan Pokorny, Juraj Kohutiar and Martin Kovac (Conférence de Copenhague sur le changement climatique, (Décembre 2009)
  • “Blue Alternatives for Blue Planet” (2003)

 Dans le nouveau paradigme de l’eau, les stratégies qui accompagnent le changement climatique vont dans le bon sens. Dans le vieux paradigme, l’eau est évacuée à l’extérieur des villes urbanisées par ruissellement et draine les terrains ruraux, ceci brise le cycle hydrologique de l’eau. Il s’agit à présent de conserver autant que possible l’eau de pluie dans les écosystèmes et dans les villes, de sorte qu’elle puisse pénétrer dans le sol, alimenter les nappes phréatiques, et s’évaporer dans l’atmosphère pour réguler la température.

 

Sources

 

 

 

 

 

Mehdi Lahlou

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Medhi Lahlou, né à Fès en 1952, est Professeur de sciences économiques à l’Institut National de Statistiques et d’Economie Appliquées (INSEA) à Rabat au Maroc.

Il se définit lui-même comme « un militant politique engagé, dont le combat ne se limite pas au monde politique mais s’étend spontanément à la construction du débat public, à la réforme de l’université, à la gestion de l’eau et à l’économie. »

Son engagement social dépasse le cadre marocain. Il a participé avec Riccardo Petrella et de Larbi Bouguerra au lancement de l’Université du Bien commun (Bruxelles – Belgique) et la mise en place d’une Faculté de l’eau à Corte (Corse). Il a également contribué aux réflexions menées sur la thématique de l’eau avec l’Alliance pour un monde responsable pluriel et solidaire. Il est également président d’ACME Maroc (Association pour le contrat mondial de l’eau, membre fondateur de la coalition mondiale contre la privatisation et la marchandisation de l’eau et du forum alternatif maghrébin de l’eau.  Son engagement a été récompensé cette année par le prix Energy globe. Il s’agit d’une reconnaissance autrichienne qui met en avant les initiatives durables.

Actions autour de la thématique de l’Eau

L’eau est un élément central dans la société marocaine : le système d’irrigation est incomplet, et il n’est pas très performant. Dans le milieu des années 1980, il se construisait deux barrages par an. A cette époque, il y a eu accélération de la privatisation de l’eau, de la santé, de l’électricité et même une tentative de privatiser l’enseignement qui est en fait toujours resté gratuit. Il existe aujourd’hui au Maroc une centaine de barrages (pour l’irrigation, et aussi l’eau de consommation). L’Etat avait encouragé la culture d’exportation et donc la consommation d’eau a augmenté. Dans l’absolu il n’y aurait pas de problèmes d’eau si on n’avait pas fait progresser le développement de l’agriculture. L’eau est exportée (avec la matière première c’est à dire le fruit en lui-même) et elle n’est pas facturée à son juste prix. C’est notamment à partir de ces constats que M. Lahlou s’est engagé sur cette thématique.

La question de l’eau ne se ramène pas au mode de facturation ou à la délégation au privé de la gestion d’une simple ressource naturelle renouvelable. C’est celle d’une denrée qui se raréfie par les usages, souvent inconsidérés qui en sont faits, les pollutions qui l’affectent et par l’incohérence des politiques publiques, notamment dans les secteurs agricole et touristique, basés d’une façon vitale sur cette ressource et le fait que dans des régions, et à certaines périodes, il n’existe plus d’eau.

Quant à la politique de l’eau, sa préservation et sa répartition entre ses différents utilisateurs, elles doivent être menées par une instance nationale unique, dotée de pouvoirs politiques et de moyens tels qu’elle ne soit au service d’aucun ministère et d’aucun secteur en particulier.

Pour en savoir plus :

  • La privatisation de l’eau au Maroc : premiers constats à partir de l’expérience de la Lyonnaise des Eaux à Casablanca, Reclaiming Public Water (Arabic edition), 2008

Maude Barlow

maude barlow

Maud Barlow est né le 24 mai 1947 à Toronto (Canada). Ecrivain et organisateur du travail, elle est impliquée dans plusieurs causes que le droit des femmes (équité économique et sociale), l’environnement et la justice. En 1975, elle a rejoint un groupe de femmes qui travaillent pour améliorer la situation des femmes en prison. En 1980, elle est devenue directrice du bureau pour l’égalité des chances des femmes à Ottawa, où elle a aidé les femmes à intégrer les professions non traditionnelles.

En 1988, elle devient présidente du consul canadien (organisation des droits des citoyens contre Canada – accord commercial américain) .Elle est également le co-fondateur de «Blue Planet Project”, une organisation internationale pour le droit à l’eau. Président du consul “Food and Water” et membre de la direction de San Francisco Forum international sur la mondialisation. En 2001, elle a écrit un texte très important sur la lutte contre la mondialisation. Le 14 Octobre 2008, elle est nommée “Consul principal du président de ONU” en ce qui concerne l’eau.

 Elle a écrit :

– Blue Future: Protecting Water for People and the Planet Forever(January 7, 2014)

– Blue Covenant: The Global Water Crisis and the Coming Battle for theRight to Water (June 1, 2009)

– Too Close For Comfort: Canada’s Future Within Fortress North America(October 25, 2005)

– Profit Is Not the Cure: A Citizen’s Guide to Saving Medicare(October 7, 2003)

– Blue Gold: The Fight to Stop the Corporate Theft of the World’s Water(2002) by Maude Barlow and Tony Clarke

– Global Showdown: How the New Activists Are Fighting GlobalCorporate Rule (September 2001) by Maude Barlow and Tony Clarke

– Frederick Street: Life and death on Canada’s Love Canal (2000) byMaude Barlow and Elizabeth May

– Blue Gold: The Battle Against Corporate Theft of the World’s Water(September 1, 2002) 

– MAI: The Multilateral Agreement on Investment Round 2; New Global andInternal Threats to Canadian Sovereignty (1998) by Maude Barlow and TonyClarke

 The Fight of My Life: Confessions of anUnrepentant Canadian (1998) : BIOGRAPHIE

– The Big Black Book: The Essential Views of Conrad Black and BarbaraAmiel (April 1998) by Maude Barlow and James Winter

– MAI : The Multilateral Agreement on Investment and the Threat to AmericanFreedom (March1998) by Tony Clarke and Maude Barlow

– MAI: The Multilateral Agreement on Investment and the Threat to CanadianSovereignty (1997)  by Tony Clarke and Maude Barlow

– Straight through the heart: How the Liberals abandoned the Just Society(1995) by Maude Barlow and Bruce Campbell

– Class Warfare: The Assault on Canada’s Schools (1994) by Maud Barlow andHeather-Jane Robertson

– Take Back the Nation 2 (1993) by Maude Barlow and Bruce Campbell

– Take Back the Nation (June 1991) by Maude Barlow and Bruce Campbell

– Parcel of Rogues: How Free Trade Is Failing Canada (1990)

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Maude Barlow a reçu des doctorats honorifiques de huit universités canadiennes pour son travail de justice sociale.

  • Elle a reçu le Prix « Lannan Cultural Freedom Fellowship 2005/2006 ».
  • Avec Tony Clark, Maude Barlow est récipiendaire du prix Nobel alternatif en 2005, « pour leur travail exemplaire au niveau mondial et de longue date pour rendre le commerce équitable et la reconnaissance du droit humain fondamental d’accès à l’eau.»
  • En 2008, elle reçoit le prix Hommage, le prix le plus prestigieux en environnement décerné au Canada.
  • Le 3 juin 2009, un doctorathonorifique en droit de l’Université Trent, à Peterborough, en Ontario.
  • Maude Barlow, The Fight of My Life: Confessions of an Un repentant Canadian, Harper Collins Publishers,‎ 1998, 256 p. (ISBN 978-0002557610)

Bibliographie

Geseko von Lüpke et Peter Erlenwein,« Nobel » alternatif, 13 portraits de lauréats, Sète, La Plage,‎ 2008, 213 p.(ISBN 978-2842211912), p. 173 à 183

Maude Barlow apparaît dans plusieurs documentaires :

  • Blue     Gold: World Water Warsde Sam Bozzo,
  • Flow:     For Love of Waterde Irena Salina,
  • Water     On The Tablede Liz Marshall.

L’Office national du film du Canada a tourné un documentaire sur Maude Barlow : Democracy à la Maude et CBC Television une biographie Life and Times.

Forum Jeunesse COP21

Préparer pendant les écoles d’été, les participants organisent un Forum autour de l’Eau et du Climat pendant la COP 21

12341215_10206777977186338_6060925147285650270_nDécembre.2015//France
Forum Jeunesse Eau et Climat
Le réseau de jeunes Européens se réunit à Paris pour porter son message lors de la COP 21
>>>en savoir+

Réunion intermediaire

Du jeudi 28 janvier au samedi 30 janvier, la Coordination Eau Bien Commun Rhône-Alpes s’est réuni à Milan avec ses partenaires moldave (ORMAX) et italien (CeVI) afin de réaliser un premier bilan intermédiaire du projet « Eau bien commun – domaine d’expertise des jeunes ». Cette réunion de coordination a également accueilli quelques jeunes moteurs de ce projet, engagés activement dans de multiples actions. Les jeunes participants ont souhaité être au plus proche des différentes organisations afin de partager avec les coordinateurs leurs visions et concevoir l’année 2016 ensemble.

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