Mehdi Lahlou

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Medhi Lahlou, né à Fès en 1952, est Professeur de sciences économiques à l’Institut National de Statistiques et d’Economie Appliquées (INSEA) à Rabat au Maroc.

Il se définit lui-même comme « un militant politique engagé, dont le combat ne se limite pas au monde politique mais s’étend spontanément à la construction du débat public, à la réforme de l’université, à la gestion de l’eau et à l’économie. »

Son engagement social dépasse le cadre marocain. Il a participé avec Riccardo Petrella et de Larbi Bouguerra au lancement de l’Université du Bien commun (Bruxelles – Belgique) et la mise en place d’une Faculté de l’eau à Corte (Corse). Il a également contribué aux réflexions menées sur la thématique de l’eau avec l’Alliance pour un monde responsable pluriel et solidaire. Il est également président d’ACME Maroc (Association pour le contrat mondial de l’eau, membre fondateur de la coalition mondiale contre la privatisation et la marchandisation de l’eau et du forum alternatif maghrébin de l’eau.  Son engagement a été récompensé cette année par le prix Energy globe. Il s’agit d’une reconnaissance autrichienne qui met en avant les initiatives durables.

Actions autour de la thématique de l’Eau

L’eau est un élément central dans la société marocaine : le système d’irrigation est incomplet, et il n’est pas très performant. Dans le milieu des années 1980, il se construisait deux barrages par an. A cette époque, il y a eu accélération de la privatisation de l’eau, de la santé, de l’électricité et même une tentative de privatiser l’enseignement qui est en fait toujours resté gratuit. Il existe aujourd’hui au Maroc une centaine de barrages (pour l’irrigation, et aussi l’eau de consommation). L’Etat avait encouragé la culture d’exportation et donc la consommation d’eau a augmenté. Dans l’absolu il n’y aurait pas de problèmes d’eau si on n’avait pas fait progresser le développement de l’agriculture. L’eau est exportée (avec la matière première c’est à dire le fruit en lui-même) et elle n’est pas facturée à son juste prix. C’est notamment à partir de ces constats que M. Lahlou s’est engagé sur cette thématique.

La question de l’eau ne se ramène pas au mode de facturation ou à la délégation au privé de la gestion d’une simple ressource naturelle renouvelable. C’est celle d’une denrée qui se raréfie par les usages, souvent inconsidérés qui en sont faits, les pollutions qui l’affectent et par l’incohérence des politiques publiques, notamment dans les secteurs agricole et touristique, basés d’une façon vitale sur cette ressource et le fait que dans des régions, et à certaines périodes, il n’existe plus d’eau.

Quant à la politique de l’eau, sa préservation et sa répartition entre ses différents utilisateurs, elles doivent être menées par une instance nationale unique, dotée de pouvoirs politiques et de moyens tels qu’elle ne soit au service d’aucun ministère et d’aucun secteur en particulier.

Pour en savoir plus :

  • La privatisation de l’eau au Maroc : premiers constats à partir de l’expérience de la Lyonnaise des Eaux à Casablanca, Reclaiming Public Water (Arabic edition), 2008

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